Pssssst...
Si vous me cherchez, je suis là...
Depuis le temps que j'évoque ici mes souvenirs d'Israël et de Palestine, il était temps d'en montrer quelques-uns. A l'occasion d'un séjour récent en vieille ville de Jerusalem, je me suis précipitée chez l'un des pâtissiers qui confectionne un curieux gâteau, comme je n'en ai jamais vu nulle part ailleurs.
De loin on dirait de la pizza, et en s'approchant - et en goûtant - on découvre une couche de fromage sucré, recouverte de kadaïf (ces petits vermicelles de pâte avec lesquels on fait les gâteaux turcs ou libanais) orange, et parsemés de pistache moulu.
C'est servi tiède, arrosé de sirop, c'est bon, doux, calorique, ça vous cale pour deux jours, c'est pour moi le vrai goût de l'enfance (avec les chewings-gum à la cannelle).
Est-ce que quelqu'un connaît le vrai nom de cette pâtisserie?
Non non, rassurez-vous, je ne suis pas partie sous les tropiques. Je suis en panne d'inspiration et je ne trouve pas de quel côté escalader cet himalaya, face nord, face sud? Je cuisine toujours mais quand il me faut saisir l'appareil photo, grosse flemme, je fais d'autres trucs - heureusement - , bref, je me sens loin du blog.
Sans doute l'inspiration me reviendra.
A bientôt sur vos blogs ou dans la vraie vie et peut-être ici même.
Une révélation. Sans vouloir verser dans d'inutiles exagérations, la tartochuc avec des pommes, c'est une révélation; un peu long à faire peut-être, mais en utilisant de la pâte à pain achetée directement chez le boulanger, on zappe le plus long. Avec 250g de pâte à pain, donc, achetée chez mon boulanger, oubliée au congélateur et décongelée dans un grand mouvement de vidage de congèl, j'ai obtenu une sorte de tatin à l'envers. Une tarte à l'endroit, donc. Oui, oui, c'est un nouveau concept.
Tartochuc avec des pommes
250g de pâte à pain
quatre pommes, variété "canada grises", très important, voir ci-dessous
15cl de crème fraîche liquide
50g de beurre
100g de sucre
Eplucher et couper les pommes en dés. Les faire cuire doucement avec le beurre et la moitié du sucre, jusqu'à légère caramélisation (ça peut être long, moi ça m'a pris 20mn à feu doux).
Etaler uniformément la pâte et la placer dans un moule à tarte de 23 cm de diamètre. Disposer dessus les dés de pommes, recouvrir avec la crème et le reste de sucre - ajouter un peu de cannelle si vous aimez - et mettre à four chaud (230°) préchauffé. Baisser à 160° au bout de 5mn et laisser cuire environ 15 à 20mn, jusqu'à ce que la garniture (crème et sucre) forme une crème homogène et cuite.
Déguster tiède, sans huile de palme.
NB: j'ai utilisé pour la première fois des canada grises et le résultat m'a beaucoup plu: les dés de pommes restent bien fermes sans se défaire en compote, et le petit goût acidulé se marie très vien avec le caramel (voir la photo de la bête ci-dessous).
Pourquoi sans huile de palme? Vous vous souvenez de Marcel, le petit singe de Ross? C'était un petit singe, comme ceux que l'association Kalaweit essaie de sauver. Les gibbons d'Indonésie vivent dans la forêt primaire, aujourd'hui condamnée par la culture du palmier à huile. Les forêts sont coupées à ras, anéantissant le cadre naturel des animaux et des habitants de ces régions, éradiquant toute la faune et la flore de la forêt primaire sans espoir de reconstitution. La pauvreté est le sort réservé aux habitants de cette région qui perdent leur environnement naturel, détruit pour le bénéfice des propriétaires des sociétés d'exploitation des plantations de palmiers. Et la perspective des bio-carburants, dont l'huile de palme fait partie, fait miroiter des bénéfices considérables à ces sociétés.
Avec à la clé l'éradiquation de ces forêts. Sans le bénéfice du développement économique pour les habitants.
Sans le faire exprès j'ai anticipé et suivi à la lettre les conseils de notre maîtresse à toutes, j'ai nommé Laurence Salomon, la papesse de la cuisine biogourmandédécompléxée! Conseils que j'ai trouvé aujourd'hui même dans notre bible à toutes - évidemment - Elle pour ne pas la nommer! A savoir: utiliser du sucre complet type rapadura, des oeufs bio ou en tout cas de poules élevées en plein air, et pas dans des cages de 3cm sur 8 (eh oui), ne pas rajouter de beurre car le chocolat (sans même parler du praliné...) en contient suffisamment...
Donc, prise il y a quelques jours d'une envie furieuse de praliné, j'ai tenté d'utiliser ma tablette de Pralinoise chérie pour faire des financiers; seulement, pas d'amandes, qu'à cela ne tienne, j'ai trouvé dans mon vieux Ginette Mathiot de 1953 une recette de financiers qui devait dater de l'Occupation, car sans amandes (encore que réservée aux trafiquants du marché noir car il faut quand même avoir des oeufs et du beurre...), je vous la livre ici:
4 blancs d'oeufs
100g de sucre
100g de farine
100g de beurre
préchauffer le four à 160°
battre fortement les blancs d'oeufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange soit mousseux et homogène
ajouter la farine, mélanger encore, puis ajouter le beurre fondu (et une pincée de sel si vous n'utilisez pas de beurre salé)
verser dans des petits moules à muffins
faire cuire entre 20 et 30 mn, jusqu'à ce que les financiers soient fermes et bien gonflés
Munie donc de ma tablette de Pralinoise, j'ai adapté la bête comme ça:
4 blancs d'oeufs
100g 50g de sucre rapadura, of course
100g de farine bio type 65
100g de beurre une tablette de Pralinoise
préchauffer le four à 160°
battre fortement les blancs d'oeufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange soit mousseux et homogène
ajouter la farine, mélanger encore, puis ajouter le beurre fondu la pralinoise fondue avant d'avoir avalé l'intégralité du saladier
verser dans des petits moules à muffins
faire cuire entre 20 et 30 mn, jusqu'à ce que les financiers soient fermes et bien gonflés
Trop bon, trop bon, trop trop bon...
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" Pour nourrir l'humanité, il suffirait de moins gaspiller "
Extrait d’un article paru hier sur le site du Monde :
« Au Royaume-Uni, un tiers de la nourriture achetée n'est pas consommé et, aux Etats-Unis, les pertes observées au niveau des différents systèmes de distribution sont estimées à environ 100 milliards de dollars par an.
A titre de comparaison, les besoins du Programme alimentaire mondial, qui vient au secours des populations souffrant de la faim, se sont élevés à 3,5 milliards de dollars (2,77 milliards d'euros) en 2008.
(…) 30 millions de tonnes de poisson sont rejetées à la mer chaque année. »
Cela peut paraître naïf ou idéaliste mais si chacun essayait de son côté de gaspiller un peu moins, on irait peut-être dans le bon sens. Cela peut se faire en s’approvisionnant de temps en temps directement auprès des producteurs locaux ou sur les marchés, en cuisinant un tout petit peu plus souvent, en ayant un peu moins recours à la production agro-industrielle, qui vend surtout de l’emballage et du transport (ainsi, le prix d’une pizza surgelée prête à consommer est composé surtout du coût de l’emballage, de son transport, et de l’énergie dépensée pour la cuisiner en usine).
Photo ci-dessus: port de pêche de Mbour, Sénégal
Il pleut, il fait froid dehors. Je tente vainement d'attraper en photo une mésange huppée. Je l'ai repérée quelques jours auparavant en regardant les oiseaux venir picorer les boules de graine et je me suis dit en la voyant: elle a une drôle de tête celle-là? Et puis hooo haaa une mésange huppée, c'est la première fois que j'en vois une me suis-je écriée. Comme quoi, l'aventure est au coin du dimanche pluvieux. Pour fêter ça, me réchauffer et m'occuper, j'ai réglé leur sort au potimarron et aux navets, j'ai enfin essayé la recette de Scally - en la modifiant bien sûr - j'ai fait la sempiternelle sousoupe du dimanche soir, et puis j'ai fait des crêpes à la bière (on les fait toujours à la bière, nous).
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Potimarron et navets à la cajun, comme Marion
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Biscuits aux flocons d'avoine (entre autres), comme Scally
Là j'ai bidouillé la recette à ma façon:
J'ai tout mis dans mon mixer en rajoutant environ 20cl d'eau pour former la pâte. Résultat: une texture assez fine, homogène, où on ne distingue ni les amandes, ni les graines. C'est très bon mais la prochaine fois je mélangerai à la main pour avoir une texture plus granuleuse.
Pour la cuisson: former des petites boules avec les mains, les aplatir légèrement et faire cuire 15 mn à 220°.
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Sousoupe du dimanche soir
Aha, c'est une blague Kousin Kyril!!!
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Couquebaques de ch'Nord à la bière
Mettre la farine, le sucre et le sel dans un saladier. Former un puits et casser les oeufs au milieu. A l'aide d'un fouet, mélanger petit à petit, en rajoutant la bière petit à petit. De cette façon, pas de grumeaux. Rajouter le rhum quand la pâte est bien lisse. Au besoin, rajouter un peu d'eau.
L'avantage de la bière est qu'on peut utiliser la pâte sans attendre. Je fais toujours les crêpes assez épaisses: ça va plus vite et ch'est bon...
J'aimerai que cette année ressemble à ça
Mariel Hemingway et Woody Allen dans Manhattan*
* merci à Patoumi de m'avoir fait penser à ce film que j'aime tant
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C'était une petite fille qui marchait dans sa rue, et la rue était bordée de grands arbres, dont les très longues feuilles retombaient en caressant les gens qui passaient dessous. Leur caresse était d’autant plus douce qu’ils offraient aussi leur ombre à ces passants, et sous cette latitude, l’ombre est quelque chose d’appréciable. Quand la petite fille avait demandé quel était le nom de ces arbres, on lui avait répondu « faux-poivriers », et elle avait pensé que c’était bizarre de nommer un faux nom à une chose. Pourquoi ces arbres n’avaient-ils pas un nom à eux ? Les lauriers-roses aussi bordaient la rue, ils bordaient en fait toutes les rues de cette grande ville écrasée de soleil. Ici les lauriers-roses sont plus rares, et quand l’ancienne petite fille en voit, le goût des chewing-gums à la cannelle qu’elle mâchait sur le chemin de l’école lui revient. Il n’y a jamais de faux poivriers, alors ça ne lui fait ça qu’avec les lauriers-roses.
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Bon, ici en Basse-Bretagne pas de lauriers-roses ni de faux-poivriers (ça me rappelle une comptine de ma mère, qui disait sur la banquise, pas d'mimosa, youdiyoudiyoudi youdi ouhouahouah, pas de petits moutons, sautant sur le gazon, pas de mortel ennui ni de bouillon gras*), mais des châtaigniers partout, et cette année pour la première fois j'ai enfin ramassé les châtaignes de mon jardin pour en faire de la confiture pommes-châtaignes.
Et des carrés aux flocons d'avoine, fourrés à ladite confiture:
* après quelques recherches sur le net, il s'avère que cette chanson n'était pas du tout une comptine traditionnelle du patrimoine musical chti transmis de générations en générations, comme je l'ai cru pendant 36 ans, mais une chanson débile d'Antoine). Mes illusions s'écroulent.
RECETTES
Confiture de pommes et de châtaignes
un kilo de châtaignes épluchées
un kilo de pommes épluchées et coupées en tous petits morceaux
du sucre blanc, normal, surtout pas à confiture, à proportion suivante: 800g de sucre pour un kilo de fruits (c'est la proportion que j'utilise pour toutes mes confitures* et ça marche à tous les coups)
verser les fruits et le sucre dans une grande cocotte à bords hauts
ajouter 25cl (j'ai fait au pif mais ça doit être à peu près ça) d'eau et allumer le feu sous la cocotte
faire cuire à bouillons moyens environ 15 mn
tout mixer - bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz - au mixer plongeant longtemps et finement
refaire cuire jusqu'à ce que la consistance de la confiture vous paraisse bonne (cette confiture ne caramélise pas vraiment (les pommes et les châtaignes ne sont pas très aqueux) mais la cuisson est importante pour bien faire évaporer le surplus d'eau (eh oui, surplus, même si pas très aqueux - enfin bon)
et tout le tintsouin: verser dans des potspréalablementbiennettoyésetébouillantésvisserlescouverclesetretourner comme je dis là.
Bon et pis là faut que j'aille bosser alors je mettrais les carrés aux flocons d'avoine plusse tard.
* rhâââ qu'est-ce que j'me la pète grave, "toutes mes confitures", on dirait du Ginette Mathiot, v'trouvez pas?
J'ai passé mes premières années en Israël. J'ai même fréquenté l'école primaire (la quita aleph, ou classe A, l'équivalent du CP) pendant quelques mois. Je me souviens d'une affiche qui était peut-être dans notre classe (Ou bien était-ce au dispensaire? Je ne sais plus...) qui présentait, en photos noir et blanc, les différentes manières utilisées par les terroristes pour cacher une bombe. L'une d'entre elles consistait à dissimuler un engin explosif... dans une pastèque. J'ai bien failli développer une véritable phobie de la pastèque. Aujourd'hui encore, je ne peux pas voir une pastèque sans y penser.
Alors aujourd'hui en regardant le très beau programme d'Arte Gaza/Sderot, je me demande quelles genres de phobies vont développer les gamins et gamines qui vivent aujourd'hui là-bas. Je me demande d'ailleurs si je souhaite le savoir.