filet de lieu jaune au vin rouge (et pas le contraire)

Depuis que nous sommes arrivés dans notre petit village des environs de Nantes, mon cher et tendre et moi-même ne cessons de nous extasier sur les abondantes poissonneries qui peuplent les rues de ce village. J'exagère à peine, et en plus les poissonniers sont fort sympathiques. Bref, Je vous avais promis de la musique (ça vient) et de la daube, voilà la daube, avec bien sûr du poisson:

Filet de lieu jaune au vin rouge

Cette recette est tirée de ma dernière acquisition livresque, le désormais très célèbre Une souris dans le potage, recueil de recettes produit par la fine fleur de la blogosphère culinaire:

La recette de la sauce au vin rouge a été imaginée par Fred et je ne saurais que trop vous conseiller de vous procurer ce sympathique petit livre. Je l'ai servi avec des endives braisées à l'orange et au vinaigre balsamique, qui est une de mes recettes, que je vous livre donc:

- couper quelques endives en deux dans la longueur après en avoir éliminé les quelques feuilles externes un peu abîmées, et creusé un peu le coeur, pour éliminer l'amertume;

- les faire revenir au beurre (salé...) dans une grande sauteuse, en les retournant quand elles commencent à dorer;

- ajouter ensuite le jus d'une orange (j'ai utilisé le zeste pour la sauce au vin rouge de Fred), deux bonnes cuillères à soupe de vinaigre balsamique et deux cuillères à soupe de sauce soja (j'aime beaucoup utiliser la sauce soja avec l'orange)

- couvrir et laisser cuire à feu moyen, retourner les endives au bout de 5-8 minutes, laisser encore cuire 5 minutes, puis découvrir et laisser réduire le jus qui devrait épaissir un peu.

... Et la musique dans tout ça???

Voui voui j'arrive. Quand j'étais petite, il existait une seule sorte de disques: de grands ronds noirs, en vinyle, fragiles, dans des pochettes en papier cristal qui faisait scratch-scratch quand les parents les sortaient pour les mettre sur le tourne-disque (voilà un mot dont l'usage de plus en plus rare me ravit, comme quand on dit...heu... chandail! qui dit encore chandail???). Souvenez-vous, vous aviez des sous-pulls et des salopettes en velours côtelé marron. Bref, ma mère aussi avait donc des disques, oui, j'y arrive, je sais, ça n'a rien d'extraordinaire, mais elle avait des disques avec des titres genre: Chants de la Révolution Cubaine, ou bien: Les Cosaques de Valachie.

Vous l'aurez compris, ma mère aimait ce qu'on appelait pas encore la World Music.

Et parmi ces disques, il y avait celui-ci:

Voui, vous avez bien lu: Atahualpa Yupanqui.

Si je n'ai guère de souvenir ému des Chants de la Révolution Cubaine, je garde pour Atahualpa Yupanqui - Los esenciales une grrrande tendresse. Je ne peux que vous encourager à aller sur n'importe quel site de vente écouter quelques extraits, notamment Camino del Indio qui est l'une de mes préférées. C'est un peu daté, très engagé dans le genre émigré chilien (ne voyez absolument rien de péjoratif là-dedans!!), mais très poétique. Bref, ça m'a vraiment apaisée l'autre jour (vive l'Ipod) pendant mes deux heures de train entre Nantes et Paris, alors que je venais de tomber nez à nez avec mon patron.